Mon travail raconte une histoire, évidente ou évanescente

Stéphane Caraguel expose ses oeuvres à partir du 8 octobre à La Sablière, et pour un mois. Il a travaillé sur cette série d’estampes sur papier baptisée « Montara » pendant le confinement notamment. Il revient sur cette période qui lui a permis d’explorer sa créativité et évoque l’émulation du concept de coworking. Rencontre.

 

Qu’est-ce qu’il y a de particulier à exposer ses oeuvres dans un lieu de coworking ?

 

J’ai déjà monté beaucoup d’expositions, notamment à l’étranger pour moi ou d’autres artistes. J’ai un parcours artistique passé par l’art contemporain surtout. C’est important pour moi de partager mon travail tout simplement, peu importe l’endroit dans lequel j’expose.

Je travaille sur la ligne, la structure, je fais une division assez mathématique et j’ai un esprit assez cartésien quand je crée. La Sablière, étant dédié à l’architecture et aux métiers du bâtiment, je trouve ça intéressant de montrer mon travail à des personnes qui travaillent dans un domaine d’où provient une partie de mon inspiration. Je suis issu d’une famille d’architecte et d’artistes, mon grand-père était architecte, c’est un milieu qui me parle et ce sont des univers proches qui se rejoignent.

Je travaille moi-même dans un espace de coworking en ce moment. C’est un atelier d’art où des artistes partagent le même espace. Des graphistes, des designers, des architectes d’intérieur, des céramistes, des photographes…qui travaillent les uns à côté des autres dans
un espace de création artistique.

Ces espaces favorisent les échanges et le partage et c’est une série nouvelle que je vais exposer donc j’ai hâte d’avoir des retours et des regards extérieurs sur mes dernières productions.

 

Quelles oeuvres sont exposées à La Sablière pendant 1 mois ?

 

Il s’agit d’une série d’estampes sur papier, en deux formats différents : raisin et A3. Ce sont des oeuvres sur papier sur lesquelles j’utilise plusieurs techniques : le dessin, la peinture, le transfert d’images, le cyanotype (procédé photographique inventé au 19ème siècle qui permet
de sortir des techniques de photographies en bleu), du collage et de la linogravure. En fait c’est une construction de l’image que je propose avec plusieurs techniques qui vont concourir à la composition.
Ce sont des images composites que je tente de faire dialoguer entre elles même si elles n’ont parfois rien à voir. J’essaye de les coordonner l’ensemble avec de la typographie, des lignes, du dessin et de la peinture pour raconter une histoire. Soit l’image est évidente car elle est
écrite, soit c’est évanescent et libre d’interprétation.
Cette série c’est un peu un rébus entre des images, des courbes, des formes, des couleurs, des techniques d’impressions différentes au service d’un message ou d’un concept choisi.
Toutes les oeuvres sont récentes. J’en ai fait beaucoup pendant le confinement ; ça m’a permis de travailler la série dans la durée.
Enfermé pendant presque 3 mois, j’en ai profité pour produire énormément. C’est une période qui était propice à l’expression. Je suis quelqu’un avec une vie intérieure riche, j’ai du mal à m’ennuyer et le confinement pour moi a été une vraie libération, ça m’a permis de
développer toute ma créativité et tous mes désirs d’artistes, ça m’a permis aussi d’expérimenter, de me tromper plus souvent pour pouvoir proposer quelque chose de plus intéressant.
J’ai intitulé la série « Montara », c’est un petit chemin en espagnol et une plage sur le nord de la côte californienne qui ressemble à Biarritz et à la Côte Basque. C’est aussi un album de jazz que j’adore, de Bobby Hutcherson, vibraphoniste. Il y a beaucoup de musicalité dans mon travail, notamment du jazz, je transfère parfois des pochettes d’album sur mes formats en papier. Montara est une sorte de cheminement
musical et visuel à travers toute sorte de formes, de tons et de textures différentes !

Que pensez-vous du concept de coworking ?

 

C’est l’avenir ! Je trouve ça formidable, cela permet à des gens qui n’ont pas les moyens financiers ou le bagage suffisant pour acheter leur société ou un local, de travailler dans des endroits différents et inspirants.
La modularité est un concept très actuel. C’est un endroit d’émulation, de partage, pour confronter les idées et les compétences, un lieu où rencontrer des gens avec qui on peut collaborer plus tard et qui permet d’ouvrir ses horizons !
Je suis constamment inspiré par les artistes que je vois et que je rencontre et je pense que mon travail peut inspirer des artistes et des architectes puisque j’ai un travail très graphique qui s’aventure dans les détails, les textures et les couleurs. J’ai plutôt un travail analytique de
la peinture et du dessin, l’espace de coworking de La Sablière s’y prête assez.

Né dans les Landes et ayant grandi en partie à Hossegor, Stéphane Caraguel a aujourd’hui 38 ans et vit à Biarritz. Cet artiste plasticien a fait les beaux-arts de Valence et de Nantes. Il enseigne également les arts graphiques aux adultes et aux enfants.
Stéphane Caraguel n’est pas un inconnu de La Sablière, il a en effet dessiné le logo et élaboré la charte graphique !
Ce qui l’inspire ? Les teintes, les coloris. Il travaille les textures, les ressentis, les impressions, le graphisme et s’inspire davantage de plans de villes, des typographie et formes géométriques plutôt que des personnes, scènes ou representations traditionnelles de la
peinture.
« Je suis dans un champ texturé de l’ordre du sensible, du toucher, du regard, de la sensation. »

Installez-vous à LA SABLIÈRE !

Louez un espace dès maintenant au mois, à la semaine, à la journée ou la demi-journée et rencontrez la communauté du coworking.